Saint Seiya ver. Ω

Qui ne connait pas les Chevaliers du Zodiaque ? Série phare du Club Dorothée à la fin des années 80, connue aussi pour avoir été sur la liste noire du CSA, les CDZ ou Saint Seiya est un summum du shônen nekketsu, porteur de valeurs fortes, tout en plaisant autant aux filles qu’aux garçons. Quoi de plus réjouissant d’apprendre que Toei Animation a lancé une nouvelle mouture de la licence : Saint Seiya version Omega !

La série est actuellement en cours de diffusion à 6h30 sur TV Asahi et ce depuis le 1er avril 2012. Et edit du 30/01/2013 : la série sera prochainement sur Canal J (news sur le site d’Animeland).
Que penser de cette nouvelle version ?

Attention je ne suis pas une fan pure et dure : je n’ai pas vu Inferno, Elysion et que le début de Lost Canvas. Mes impressions sont donc d’une fan de la génération Club Dorothée  🙂

Résumé des premiers épisodes

La princesse Saori Kido (Athena pour les intimes) s’occupe d’un bébé lorsqu’une divinité, le dieu Mars, s’attaque à eux. Le chevalier d’or du Sagittaire (Seiya ex chevalier Pégase) s’interpose, mais disparait lors du combat.

De gauche à droite et de haut en bas : Eden chevalier d’Orion, Kôga chevalier de Pégase, Ryûhô chevalier du Dragon, Haruto chevalier du Loup, Yuna chevalier de l’Aigle et Sôma chevalier du Lionet.

Treize ans plus tard, le bébé est devenu un adolescent. Poussé par Saori, Kôga s’entraine sous la coupe de Shina (chevalier du Cobra). Le dieu Mars est de retour et s’en prend à Athena. Celle-ci affaiblie par la précédente attaque, est projetée dans un univers parallèle, sous le regard impuissant de Kôga. Étant parvenu à revêtir l’armure de bronze de Pégase, il est déterminé à retrouver Saori, persuadé que la déesse Athena est toujours en vie.

Il quitte Shina et sur les conseil de son nouvel ami Sôma chevalier du Lionet, s’en va s’entrainer au Palestre. Il rencontre tour à tour des chevaliers de bronze qui deviendront ses compagnons de route : Yuna chevalier de l’Aigle, Ryûhô chevalier du Dragon, Eden chevalier d’Orion et enfin Haruto chevalier du Loup.
Tous vont se confronter lors du Saint Fight, un passage obligé pour évoluer dans la hiérarchie. Au-delà de l’armure d’argent destiné au vainqueur, Kôga souhaite gagner le droit de rencontrer Athena, qui résiderait apparemment dans sa maison, protégée par les chevaliers d’or.

Les bons et moins bons de cette nouvelle version

Mes premières impressions étaient très positives au début, cependant j’ai progressivement déchanté. Sans pour autant être mauvaise, la série part sur une base connue pour évoluer dans une direction visant quasi exclusivement le jeune public japonais.

Le character design des personnages comme des armures est simplifié à l’extrême ! Nous le devons à Umakoshi Yoshihiko (Cashern Sins, séries de Precure). Objectivement le résultat a du style et certaines scènes de combats sont très fluides et flattent l’œil du spectateur. Le problème est que ce genre de design est finalement très délicat à gérer, le moindre trait de travers et c’est l’horreur ! Les épisodes alternent scènes excellentes et scènes médiocre, ce qui peut être désagréable à la longue. Étrangement ce sont les anciens personnages et armures qui vont bien avec ce style épuré, alors que les nouvelles armures sont insipides, bâclées voire moches … Le pire des personnages étant Haruto, un chevalier ninja mixant allégrement Naruto et Ookami ! Sans oublier le dieu Mars dont le design n’a rien à voir avec le style Kurumada. Où est donc passé le parfum de la Grèce Antique ?!

Les armures et les combats ont aussi beaucoup changé par rapport aux premières séries. Les éléments (terre, eau, feu, vent, foudre, obscurité et lumière) complètent la notion de cosmo-énergie et du 7ème sens qui peuvent paraitre bien maigres de nos jours. Enfin si ça peut vendre quelques cartes, autant ne pas se priver de cette manne !
Malheureusement, au lieu d’enrichir les combats, cela décale la réflexion et la stratégie vers la prévision sur la force pure et les éventuelles interactions entre éléments. Les combats sont on ne peut plus basiques et les combattants paraissent moins charismatiques.
Et que dire des armures qui ne sont plus transportés dans un coffret (très encombrant) mais dans une gemme ? D’un côté c’est pratique de l’autre ça donne un côté girly (est-ce la nouvelle cible commerciale ?). Ce qui me choque ce sont les phases de transformations dynamiques mais parfois râtées comme celle de Eden ou de Yuna, les personnages en font trop !

Kôga en nouveau Pégase et Seiya, trop la classe en chevalier officiel du Sagittaire !

Par contre, le scénario apporte quelques bons points à la série.
Athena se fait attaquer par Mars mais ne peut se défendre, pour une fois elle a de bonnes excuses : la première fois elle protège Kôga enfant et se fait blesser au passage, la deuxième fois sa blessure l’empêche de se défendre. Exit l’enlèvement d’une déesse de la guerre en 3 secondes top chrono !
Ensuite le fan s’amuse à spéculer sur le lien entre Kôga, Saori et Seiya ! Hum il suffit de voir leurs couleurs de cheveux pour lancer les paris ! Sans oublier la filiation de Ryûhô. Cela rappelle les histoires de familles du chapitre du Sanctuaire, l’absurdité des âges en moins.
J’ai été agréablement surprise par le parti pris des scénaristes : prendre nos chevaliers préférés pour en faire des anciens chevaliers charismatiques, admirés de tous alors qu’ils étaient constamment des ennemis à abattre. Cette reconnaissance, et les entrevoir de temps à autre, permet de créer un manque chez les fans de premières heures et de titiller la curiosité du nouveau public ! De quoi booster les ventes de mangas, DVD et Blu-Ray. Business quand tu nous tiens … Le plus dur restant quand même l’émergence de nouveaux héros à la hauteur des anciens et de nous tenir en haleine tout du long, comme lors de la bataille du Sanctuaire ou de la guerre au Royaume d’Asgard.

Certaines notions et valeurs sont écorchées au passage.
Premier point négatif : le bien et le mal forment deux camps trop bien marqués, il manque un soupçon d’ambigüité, de remise en question, de conflit entre croyance, etc … qui font la marque de fabrique de Saint Seiya.
Autre point négatif : l’aspect voyage initiatique est passé à la trappe, avec son lot de rencontres, de combats et d’enrichissement personnel. Les premiers épisodes nous donnent l’impression d’être un épisode de Naruto ou de Harry Potter  🙁
Dernier point négatif : tout est traité au premier degré, au lieu d’être catapulté dans une hiérarchie absurde, incompréhensible et hostile (réveillant le jeune rebelle qui est en chacun de nous), nous sommes dans une école où tous les élèves suivent les cours bien gentiment. Je ne suis pas une furyo, mais être fan de Saint Seiya, c’est être aussi fan du doute et l’éternelle remise en question de l’autorité !
Pour l’instant je reste dubitative et j’espère sincèrement que le scénario prenne de l’épaisseur et de la maturité.  Avec les 52 épisodes prévus (d’avril 2012 à avril 2013), les scénaristes ont de quoi étoffer la série.

Sôma et Kôga, enfin des chevaliers vraiment potes !

La relation entre les personnages ont gagné en chaleur et en réalisme. Le problème de la licence est que les chevaliers de bronze étaient plus des collègues que de réels compagnons de route : solidaires, dans les mêmes galères, mais pas forcément les meilleurs amis du monde (sauf entre Seiya et Shiryu) ou limite bizarres (Shun et Ikki pour ne pas les citer). Leurs relations étaient viriles mais restaient froides et distantes. La version Omega développe un peu plus les affinités entre chevaliers de bronze et tissent de réelles amitiés, basées sur échanges comiques ou complices. Certes cela féminise un  peu cette version, mais cela laisse entrevoir des possibilités telles que des conflits de personnalités, des disparitions plus déchirantes, des trahisons bien douloureuses, des moments de sacrifices encore plus poignants   😉

En conclusion …

Le marché de l’animation japonaise connait aussi la crise, et pour un minimum de budget, comment rallumer la flamme de Saint Seiya ? En conquérant un nouveau public, en s’adaptant au goût du jeune public, afin de se créer une nouvelle fanbase – japonaise de préférence car acheteuse – et de vendre un maximum de produits dérivés.
Certains trouveront cette version bâclée, hérétique, pokemon ou narutesque … et j’ai fait l’impasse sur les incohérences relevées par les fans par rapport à l’ensemble de la saga. Malheureusement lorsque le travail est soigné et respectueux (cf Lost Canvas), la sauce ne prend pas forcément auprès du (jeune) public japonais. Espérons que le sacrifice de certains éléments de la licence lui permette de trouver son public, autant au Japon qu’en Occident, quitte à écorcher le concept d’origine. Au Japon, les chiffres d’audience sont assez encourageants.

Je vous laisse sur le superbe opening « Pegasus Fantasy » interprété par Nakagawa Shôko et les mythiques MAKE UP  😀

Quelques liens :

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